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The Smiths - The Queen is Dead (1986)

Coucou ! Venez avec moi à Manchester en 1986, nous allons écouter les Smiths. Le groupe, formé en 1982 et séparé en 1987 n’a sorti que quatre albums. Le tour de leur œuvre est donc vite fait mais mérite d’être recommencé un million de fois, en réservant un millier d’écoutes à l’album The Queen Is Dead. Cet album a fêté ses trente ans la semaine dernière, le moment est donc idéal pour l’écouter, l’aimer, en parler et le réécouter.

En 1986, le groupe est composé de Morrissey, chanteur qui partage l’écriture des chansons avec le guitariste Johnny Marr, Mike Joyce menant le rythme à la batterie, et Andy Rourke à la basse. L’album est composé de dix morceaux et dure au total 37 minutes. La pochette de l’album, une photo de l’acteur français Alain Delon dans le film L’Insoumis (sorti en 1964), annonce les principales caractéristiques de l’album : il est intelligent, sobre, cultivé, mais aussi profond et poignant.

The Queen is Dead a quelque chose de froid et triste, parfois pathétique. Il sonne comme une antithèse des albums punk ou glam des années 1970 dans lesquels l’unique valeur véhiculée est la liberté. On est à des années lumières de la sexualité hyperactive et cocaïnée qu’ont pu raconter certains albums influents. Les paroles des Smiths concernent la solitude et un besoin d’y remédier en étant possédé plutôt qu’en possédant. Quand il ne traite pas de de vide amoureux et existentiel, l’album démontre l’absurdité du monde entier en passant par les pasteurs, la célébrité, la mort. Si on s’attarde sur les paroles, on a de quoi réfléchir énormément, et elles ne seraient pas aussi impressionnantes sans la voix atypique et puissante de Morrissey, et les mélodies perfectionnistes qui l’accompagnent.

Le premier morceau, du même titre que l’album, est un concentré de toutes les qualités du groupe. Le message est clair, comme un sommaire: we can talk about precious things, Like love and law and poverty, These are the things that kill me. Finalement, un message est introduit : Life is very long when you’re lonely, puis Morrissey disparait. Pendant deux minutes, il n’y a que les musiciens, dans une énergie extrêmement propre et soignée. Au bout de 6 minutes 27, on est déjà amoureux(se). Puis l’enchaînement des chansons exprime toujours une émotion profonde. C’est à la troisième piste : I Know it’s Over, que l’album atteint le point culminant du désespoir. C’est une chanson d’une pureté extraordinaire, dont le rythme est dominé par la guitare de Johnny Marr puis rendu encore plus poignant à la moitié de la chanson lorsque la basse gagne en puissance. Cette poésie douloureuse continue dans Never had no one ever, ponctuée par les percussions et les chœurs. Morrissey chante avec une puissance angoissante des vérités sur l’amour qui n’ont rien à voir avec les chansons d’amour possessives auxquelles on peut s’habituer. On a là l’aspect égoïste des relations humaines, l’orgueil touché, l’existence questionnée par rapport aux autres. Au fil des dix morceaux, l’album garde constamment son esprit désespérant. Quand une touche de légèreté est ajoutée par la mélodie, elle est contradictoire car jamais on ne parle de bonheur. Dans Cemetery Gates, c’est bien d’un cimetière que l’on parle, mais il devient un lieu presque festif. Toute cette atmosphère est travaillée en subtilités impressionnantes et émouvantes. Parmi elles : la flûte jouée par Johnny Marr dans le morceau There is a light that never goes out.

Finalement, c’est un album majestueux, riche de sens, et vraiment puissant. Donc j’en profite pour remercier mon copain Ronan de m’avoir envoyé il y a quelques mois le message « Je t’ai déjà dit d’écouter les Smiths ? ».

The Smiths - The Queen is Dead (1986)
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